Temps de lecture : 4 minutes

Accueil / Politique / Justice : report de l’examen du très controversé projet de loi 22.20

Justice : report de l’examen du très controversé projet de loi 22.20

Temps de lecture : 4 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 4 minutes

L’examen du projet de loi 22.20, dit «loi muselière», est reporté jusqu’à après la levée de l’état d’urgence sanitaire. C’est Mohamed Ben Abdelkader, ministre de la Justice, qui a annoncé ce report, soulignant que la commission ministérielle chargée de l’étude de cette législation va entamer de nouvelles négociations et consultations avec les parties et acteurs concernés. Quelques décrets de la première version de ce projet de loi ont fuité le 28 avril, provoquant l’indignation de plusieurs journalistes et utilisateurs de réseaux sociaux.

Temps de lecture : 4 minutes

Ce dimanche 3 mai, Mohamed Ben Abdelkader, ministre de la Justice, a annoncé le report de l’examen du projet de loi 22.20 sur la pénalisation de certaines formes de discours sur les réseaux sociaux. Dans son édition du jour, Assabah rapporte qu’en effet les chefs des partis ont vivement critiqué la validation de ce projet, pourtant approuvé lors de la réunion du Conseil de gouvernement du 19 mars dernier. Le ministre a ainsi déclaré dans un communiqué : «Au regard des circonstances particulières que traverse notre pays sur fond d’état d’urgence sanitaire, j’ai décidé de demander au Chef du gouvernement et aux membres de la commission ministérielle compétente de repousser les travaux sur le projet de loi 22.20 jusqu’à la fin de la période actuelle et la tenue des concertations nécessaires avec l’ensemble des acteurs concernés». Etd’ajouter que cettedécision «émanedu souci de faire en sorte que la version définitive du projet soit en conformité avec les principes constitutionnels pertinents et qu’elle puisse consolider les acquis du pays en matière des droits de l’Homme».

La même source suggère que Saad Dine El Otmani, chef du gouvernement,aurait demandé au ministre de la Justice de consulter le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), le Conseil national de la presse (CNP), le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), ainsi que toutes les organisations des droits de l’Homme et de la société civile, afin d’amenderles articles susceptibles de porter atteinte à la liberté d’expression et d’opinion.

Un projet de loi très contesté

Le journal L’Opinion explique quece projet de loi, dit«loi muselière», régit l’utilisation des réseaux sociaux (RS), des réseaux de diffusion ouverts et des réseaux de communication similaires. Le 28 avril, les utilisateurs des RS et les journalistes marocains ont massivement partagé les dispositions du projet de décret controversé qui avait fuité. Selon la même source, le gouvernement a approuvé la législation initiale le 19 mars, mais son contenu n’a pas été communiqué au grand public. L’article 14 de ce projet de loi stipule que toute personne qui appelle au boycott d’un produit ou d’un service spécifique en public ou par le biais de réseaux sociaux, portant ainsi atteinte à l’ordre public, doit écoper d’une peine de prison allant de six mois à trois ans et d’une amende allant de 5000 à 50.000 dirhams.

Le projet de décret a très vite provoqué la colère de milliers de Marocains, en particulier ceux qui ont soutenu le boycott populaire de 2018 contre les entreprises ayant de grandes parts de marché, rappelle Al Massae. Notons que cette campagne avait forcé des sociétés, telles que Danone Centrale, Sidi Ali et Afriquia Gas, à se conformer aux demandes populaires, car leurs revenus ont diminué. L’adoption de la loi 22.20 limiterait, voire même interdirait ce genre de campagnes à l’avenir. Par ailleurs, en plus de protester contre les implications decette «loi muselière», les militants ont également accusé le gouvernement marocain de ne pas avoir précisé son contenu dans un Bulletin officiel. De son côté, le SNPMa dénoncé la tentative de l’exécutif de faire passer discrètement ce texte de loien profitant du tumulte provoqué par la pandémie du coronavirus. La SNPM a aussi condamné l’absence d’une approche participative, notamment la non-sollicitation du CNPdans ce projet de loi, alors même que la loi et les règlements fondateurs de cette instance l’exigent, soutient L’Opinion.

Enfin, à ce jour plus 25.800 personnes ont signé une pétition contre le projet de loi sur Avaaz, martelant qu’ilreprésente un «danger évident pour le système des droits de l’homme» et pour la liberté d’expression au Maroc.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 4 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

Quand l’Algérie défie toute logique !

Quelle mouche a encore piqué l'Algérie ? Cette question, résonnant avec un mélange d'incompréhension et de consternation, émerge au cœur d'u…

Bilan à mi-mandat : Aziz Akhannouch face aux médias

Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a récemment été interviewé par, conjointement, les deux chaînes nationales, Al Oula et 2M. Cet ent…

Bilan à mi-mandat : les réalisations et défis du gouvernement d’Aziz Akhannouch

Dès l'ouverture de son discours, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a célébré les réussites diplomatiques du Royaume, soulignant les …

18e Congrès de l’Istiqlal : vers une nouvelle dynamique politique et idéologique

La commission préparatoire du 18e congrès du Parti de l'Istiqlal est en pleine effervescence avec la réception de 107 demandes de candidatur…

Rapport SIPRI : le Maroc réduit ses dépenses militaires

Le très attendu rapport de l'nstitut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) vient d'être publié. L'institut spécialise …

Sahara : le blocage politique et l’implication algérienne discutés au Conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni mardi à huis clos pour examiner les derniers développements dans le dossier du Sahara. La réunio…

Parlement : les enjeux de la session du printemps

L’ouverture de la deuxième session de l’année législative 2023-2024 a vu la réélection du candidat du Rassemblement national des indépendant…

Maroc-Belgique : un socle solide pour une coopération multidimensionnelle

La Haute commission mixte de partenariat entre le Maroc et la Belgique a tenu sa 3e réunion ce lundi 15 avril 2024 à Rabat, sous la coprésid…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire