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La nouvelle saison agricole s’annonce très difficile. Le Maroc fait face depuis plus de deux ans à une grave sécheresse qui attise la crainte des agriculteurs. Selon Médias24, «le taux de remplissage des barrages nationaux, toutes catégories confondues, affiche au 2 octobre une moyenne de 38%», contre50% une année auparavant. La même source déplore que les réserves dédiées à l’agriculture d’irrigation soientencore plus faibles que la moyenne nationale.
La situation dans le Haouz et dans leSouss est encore plus dramatique, le taux de remplissage des barrages de ces deux régions ayant atteint un niveau extrêmement inquiétant. En effet, poursuit la même source, dans le Haouz, les barrages ont perdu près de la moitié de leurs réserves en un an, passant de 30,9% en 2019 à 17,4% aujourd’hui. Les professionnels du secteur préviennent que si cette sécheresse se poursuit «ce sera la catastrophe pour l’ensemble de la région». Pour ce qui est de Souss-Massa, connue pour son stress hydrique et pour la surexploitation de l’irrigation dans la production agricole, la situation n’est pas moins alarmante. Les six barrages qui alimentent les sols de cette région affichent untaux de remplissage de 28%, alors qu’il était de 53,4% le 2 octobre 2019.
Les explications des experts
Pour Rachid Benali, vice-président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader), «l’assèchement des barrages menace clairement la production agricole dans ces deux régions. C’est une chose évidente. Le plus grave, c’est que même les nappes phréatiques sont à sec. Et le dessalement de l’eau de mer, quoique couteux, ne sera pas prêt pour cette année». Il explique à nos confrères que l’ensemble du territoire national est concerné par cette pénurie d’eau. Il soutient que désormais :«la pluie et la neige sont les seules choses qui peuvent sauver la saison».
De son côté, l’ingénieur agronome Abdelmoumen Guennouni estime quetoutes les cultures sont menacées. Et que «cela aura un impact macroéconomique certain, mais aussi un coût social énorme», notamment «sur la situation de l’emploi, les revenus, la consommation, les exportations etla valeur ajoutée…». Il suggère une refonte et une restructuration du modèle de production agricole afin de sauver à la fois le secteur et ses opérateurs.
Le Maroc multiplie les efforts pour diminuer le stress hydrique
Malgré cette situation alarmante, le Royaume, classé parmi les pays ayant le stress hydrique le plus élevé de la région par l’Organisation des Nations Unies (ONU), s’efforce de trouver une solution à cette pénurie d’eau. D’après Les Inspirations Éco, en plus d’une brigade des eaux, le pays a mis en place un programme national d’approvisionnement en eau potable qui s’étend sur la période 2020-2027. Ce dernier, qui mobilisera une enveloppe globale de 115,4 milliards de dirhams, sera financé à hauteur de 60% par le Budget général de l’État et de 39% par les acteurs concernés,dont l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE). Le programme en question s’articule autour de cinq axes principaux : «l’amélioration de l’offre hydrique par la construction de barrages ;la gestion de la demande et la valorisation de l’eau notamment dans le secteur agricole ;le renforcement de l’approvisionnement en eau potable en milieu rural ;la réutilisation des eaux usées traitées dans l’irrigation des espaces verts ;la communication et la sensibilisation en vue de renforcer la conscience liée à l’importance de la préservation des ressources en eau et la rationalisation de leur utilisation».
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