Accueil / Société

Stress hydrique : la pénurie d’eau menace le Maroc

Temps de lecture

Image d'illustration © DR

La sécheresse qu’a connu le Maroc ces deux dernières années a fortement exacerbé son stress hydrique. Les barrages sont presque vides et affichent un taux de remplissage de seulement 38%. Les changements climatiques et la surexploitation de la nappe phréatique ont également affecté les réserves en eau du Royaume, en particulier celles du Haouz et de Souss-Massa. Cette pénurie menace non seulement la prochaine saison agricole, mais aussi l’emploi et les exportations liées à ce secteur.

La nouvelle saison agricole s’annonce très difficile. Le Maroc fait face depuis plus de deux ans à une grave sécheresse qui attise la crainte des agriculteurs. Selon Médias24, «le taux de remplissage des barrages nationaux, toutes catégories confondues, affiche au 2 octobre une moyenne de 38%», contre50% une année auparavant. La même source déplore que les réserves dédiées à l’agriculture d’irrigation soientencore plus faibles que la moyenne nationale.

La situation dans le Haouz et dans leSouss est encore plus dramatique, le taux de remplissage des barrages de ces deux régions ayant atteint un niveau extrêmement inquiétant. En effet, poursuit la même source, dans le Haouz, les barrages ont perdu près de la moitié de leurs réserves en un an, passant de 30,9% en 2019 à 17,4% aujourd’hui. Les professionnels du secteur préviennent que si cette sécheresse se poursuit «ce sera la catastrophe pour l’ensemble de la région». Pour ce qui est de Souss-Massa, connue pour son stress hydrique et pour la surexploitation de l’irrigation dans la production agricole, la situation n’est pas moins alarmante. Les six barrages qui alimentent les sols de cette région affichent untaux de remplissage de 28%, alors qu’il était de 53,4% le 2 octobre 2019.

Les explications des experts

Pour Rachid Benali, vice-président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader), «l’assèchement des barrages menace clairement la production agricole dans ces deux régions. C’est une chose évidente. Le plus grave, c’est que même les nappes phréatiques sont à sec. Et le dessalement de l’eau de mer, quoique couteux, ne sera pas prêt pour cette année». Il explique à nos confrères que l’ensemble du territoire national est concerné par cette pénurie d’eau. Il soutient que désormais :«la pluie et la neige sont les seules choses qui peuvent sauver la saison».

De son côté, l’ingénieur agronome Abdelmoumen Guennouni estime quetoutes les cultures sont menacées. Et que «cela aura un impact macroéconomique certain, mais aussi un coût social énorme», notamment «sur la situation de l’emploi, les revenus, la consommation, les exportations etla valeur ajoutée…». Il suggère une refonte et une restructuration du modèle de production agricole afin de sauver à la fois le secteur et ses opérateurs.

Le Maroc multiplie les efforts pour diminuer le stress hydrique

Malgré cette situation alarmante, le Royaume, classé parmi les pays ayant le stress hydrique le plus élevé de la région par l’Organisation des Nations Unies (ONU), s’efforce de trouver une solution à cette pénurie d’eau. D’après Les Inspirations Éco, en plus d’une brigade des eaux, le pays a mis en place un programme national d’approvisionnement en eau potable qui s’étend sur la période 2020-2027. Ce dernier, qui mobilisera une enveloppe globale de 115,4 milliards de dirhams, sera financé à hauteur de 60% par le Budget général de l’État et de 39% par les acteurs concernés,dont l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE). Le programme en question s’articule autour de cinq axes principaux : «l’amélioration de l’offre hydrique par la construction de barrages ;la gestion de la demande et la valorisation de l’eau notamment dans le secteur agricole ;le renforcement de l’approvisionnement en eau potable en milieu rural ;la réutilisation des eaux usées traitées dans l’irrigation des espaces verts ;la communication et la sensibilisation en vue de renforcer la conscience liée à l’importance de la préservation des ressources en eau et la rationalisation de leur utilisation».

Dernier articles
Les articles les plus lu

Berkane lance son premier parking intelligent

Société - Le premier parking intelligent de Berkane a été officiellement inauguré ce mercredi à la place de la Marche Verte.

Ilyasse Rhamir - 11 décembre 2024

Violence domestique : les mentalités changent-elles ?

Société - Une conférence à Guercif sensibilise la population aux dangers de la violence domestique et à son impact dévastateur sur la société et les individus.

Farah Nadifi - 11 décembre 2024

Déclaration CNSS : un nouvel outil numérique

Société - Une solution numérique innovante sera déployée pour simplifier l’enregistrement des employés auprès de la CNSS.

Ilyasse Rhamir - 11 décembre 2024

Averses sporadiques avec risque d’orages, flocons de neige et gelée

Société - Un froid intense persistera durant la nuit et en début de matinée, avec des températures minimales oscillant entre -5°C et 0°C.

Rédaction LeBrief - 11 décembre 2024

Le gouvernement annonce une feuille de route pour l’emploi

Société - Aziz Akhannouch, a présidé ce mardi une réunion axée sur les mesures stratégiques en faveur de l’emploi.

Ilyasse Rhamir - 10 décembre 2024

Mobilité urbaine intégrée : un avenir prometteur pour le Maroc

Société - Lors du Rail Industry Summit, une table ronde dédiée à la mobilité urbaine intégrée a souligné les synergies industrielles et d’ingénierie entre bus, tramway et train.

Ilyasse Rhamir - 10 décembre 2024

Barid Al-Maghrib accélère son virage écologique avec des cyclomoteurs électriques

Société - Barid Al-Maghrib poursuit sa transition écologique en renforçant sa flotte avec 190 cyclomoteurs électriques dédiés à la distribution de courrier et colis.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024

Rabat accueille un atelier sur la préservation du patrimoine africain en péril

Société - L'ICESCO abrite les travaux d’un atelier international sur « le retrait des sites historiques en Afrique de la Liste du patrimoine en péril ».

Mbaye Gueye - 10 décembre 2024
Voir plus

Acte de mariage dans les hôtels : les règles changent

Société - Depuis des années, de nombreux hôtels imposent aux clients nationaux la présentation d’un acte de mariage

Hajar Toufik - 27 mai 2024

Comment la population marocaine a-t-elle évolué de 1960 à 2024 ?

Société - Le RGPH 2024 a permis d’établir la population marocaine à 36.828.330 habitants dont 148.152 étrangers.

Mbaye Gueye - 8 novembre 2024

Casablanca : le parking «Triangle des Hôtels» sera inauguré la semaine prochaine (Rmili)

Société - Le parking souterrain « Triangle des Hôtels », à Casablanca, sera opérationnel dès la semaine prochaine

Farah Nadifi - 29 novembre 2024

Reconstruction d’Al Haouz : l’action s’accélère

Société - La première réunion du conseil de l’Agence pour le développement du Haut Atlas s’est tenue marquant le lancement officiel des travaux de reconstruction dans les régions touchées par le séisme d’Al Haouz.

Ilyasse Rhamir - 2 décembre 2024

Levée de l’état d’urgence sanitaire : quel impact ?

Société - Le Maroc a annoncé la fin de l'état d'urgence sanitaire le 28 février après l'amélioration de la situation épidémiologique du pays.

Khadija Shaqi - 2 mars 2023

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire