Accueil / Société

Tourisme : le contrat-programme n’a pas fait que des heureux

Temps de lecture

Le contrat-programme 2020-2022, signé jeudi dernier lors de la 9e réunion du Comité de veille économique (CVE), a apporté plusieurs bonnes nouvelles aux professionnels du secteur touristique. Parmi elles, l’accès aux crédits « Damane Relance », « Relance TPE » et le nouveau produit de garantie « Damane Relance Hôtellerie ». Cependant, l’accès à ces mécanismes n’a pas été autorisé à l’ensemble de la chaîne touristique nationale. Les restaurateurs classés, les promoteurs de l’animation et les loueurs de voitures ont été oubliés. La Confédération nationale de tourisme (CNT) est en train de négocier une solution pour les intégrer aux secteurs éligibles.

Les professionnels du tourisme nourrissent beaucoup d’espoirs autour du contrat-programme signé la semaine dernière à Rabat en présence de Nadia Fettah Alaoui, ministre du Tourisme, Mohamed Benchaâboun, ministre de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’administration, Othman Benjelloun, président du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), et Abdellatif Kabbaj, président de la Confédération nationale de tourisme (CNT).

Ce contrat-programme prévoit plusieurs pistes pour sortir le secteur de la zone rouge. Parmi les points importants, le nouveau produit de garantie appelé « Damane Relance hôtellerie ». Ce dernier est garanti par l’État à hauteur de 80% à 90% et pourrait être porté à 95% pour les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse 100 millions de dirhams.

Damane Relance hôtellerie : Cinq conditions d’accès

Cependant, pour pouvoir accéder au crédit, cinq conditions d’éligibilité doivent être remplies. L’entreprise doit tout d’abord être une société de droit privé marocain, et exploitant un établissement d’hébergement touristique classé, tel que défini par la loi 80-14 et ses textes d’application : hôtel, hôtel club, résidence hôtelière, maisons -d’hôtes, etc.

Deuxièmement, elle doit obtenir un ratio de « dettes bancaires /excédent brut d’exploitation » inférieur ou égal à 7. L’entreprise ne doit pas être en redressement ou liquidation judiciaire. Elle ne doit pas disposer de crédit bancaire déclassé en « compromis » à la date du 29 février 2020 et ne doit pas avoir versé de dividendes au cours de l’année 2020, rapporte le site le360.

Les crédits octroyés devraient être disponibles au plus tard le 31 décembre 2021 et remboursés sur une période n’excédant pas 10 ans, dont 2 ans de différés au maximum, après la période de tirage, souligne la même source. 20% du crédit doit être utilisé pour le règlement des salaires et charges sociales et 30% pour le règlement des fournisseurs (filiales et/ou maison-mère de l’entreprise bénéficiaire exclues). L’utilisation de ces fonds est interdite pour rembourser des créances actionnaires ou des comptes courants associés. Elle est également interdite pour effectuer des montages de haut de bilan (augmentation/réduction du capital, rachat de parts ou d’actions, etc.) et pour amortir le principal des crédits contractés auprès des banques.

Par ailleurs, le gouvernement prévoit également une indemnité forfaitaire de 2000 dirhams pour chaque salarié du secteur (hôteliers, transporteur touristique et voyagiste), à condition de maintenir 80% des salariés. Les guides touristiques bénéficieront également d’une aide de 2000 dirhams à condition de se conformer à la législation en vigueur.

Les restaurateurs, les promoteurs de l’animation et les loueurs de voitures écartés

Malgré la solidité de ces mesures, le nouveau contrat-programme a engendré quelques déceptions, notammentchez les sociétés d’animation, les restaurateurs classés et les loueurs de voitures. Le contrat-programme a limité l’indemnité de 2000 dirhams aux établissements d’hébergements classés, aux voyagistes, aux transporteurs et aux guides touristiques, rapporte le journal l’Économiste dans son numéro du lundi 10 août 2020. La même source indique que c’est le ministère des Finances qui aurait écarté les restaurateurs de cette indemnité dans la mesure ou leurs établissements ont repris leur activité il y a déjà quelques semaines.

La CNT est entrée en contact avec le ministère de Tourisme pour trouver une solution à cette catégorie. Othman Cherif Alaoui, président du Conseil régional de tourisme de Casablanca, affirme «qu’il faut penser en urgence à imaginer des avenants au contrat-programme pour les métiers qui sont incontournables dans la chaîne de valeur touristique». Il suggère à la CNT de créer rapidement un comité de suivi et de pilotage au niveau du privé pour défendre le secteur.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Fourrières à Casablanca : un système en crise

Société - D’après le rapport annuel 2023-2024 de la Cour des comptes, 97% de ces fourrières ne sont pas légalement constituées en tant que service public.

Ilyasse Rhamir - 23 décembre 2024

MRE, qui ne veut pas de vous ?

DOSSIER - C’est l’histoire d’un MRE qui a failli perdre la vie dans une altercation autour d'une terre. Une affaire sordide où advient aussi le « racisme anti-MRE ».

Sabrina El Faiz - 21 décembre 2024

L’école marocaine, un rêve empreint d’inégalité

Société - Malgré des avancées notables, le Maroc continue de faire face à des inégalités éducatives importantes.

Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024

Casablanca intègre le C40 des villes engagées pour les actions climatiques

Société - La commune de Casablanca a annoncé son adhésion au réseau mondial C40 des villes, regroupant près de 100 villes engagées dans des actions climatiques.

Mbaye Gueye - 20 décembre 2024

Alerte météo : chutes de neige samedi et dimanche

Société - Des chutes de neige sur les hauteurs dépassant les 1.800 m, sont prévues dans certaines provinces du Royaume.

Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024

Quel est le vrai taux de chômage au Maroc ?

Société - Un jeune Marocain sur deux, âgé de 15 à 24 ans, vivant en milieu urbain, est au chômage selon BAM. Le HCP révèle un taux de 13,6 % et 21,3 % d’après le RGPH.

Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024

Latifa Akharbach défend le droit universel à l’éducation numérique

Société - Latifa Akharbach, présidente de la HACA, a souligné que l’éducation à l’information et au numérique doit être considérée comme un droit universel.

Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024

Radars fixes : 270 millions gaspillés, une enquête en cours

Société - La BNPJ enquête sur les anomalies relevées par la Cour des comptes concernant le marché public de radars fixes.

Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024
Voir plus

Santé mentale au Maroc : briser les tabous, réformer le système

Société - Au Maroc, la santé mentale demeure un domaine préoccupant, longtemps négligé dans les politiques publiques.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

Fourrières à Casablanca : un système en crise

Société - D’après le rapport annuel 2023-2024 de la Cour des comptes, 97% de ces fourrières ne sont pas légalement constituées en tant que service public.

Ilyasse Rhamir - 23 décembre 2024

Urgence écologique : sauvetage de la forêt de Bouskoura

Société - L’ANEF a lancé un programme d’urgence pour 2025-2026 visant à préserver la forêt urbaine de Bouskoura, un espace vital pour la métropole de Casablanca.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire