Les professionnels du tourisme nourrissent beaucoup d’espoirs autour du contrat-programme signé la semaine dernière à Rabat en présence de Nadia Fettah Alaoui, ministre du Tourisme, Mohamed Benchaâboun, ministre de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’administration, Othman Benjelloun, président du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), et Abdellatif Kabbaj, président de la Confédération nationale de tourisme (CNT).
Ce contrat-programme prévoit plusieurs pistes pour sortir le secteur de la zone rouge. Parmi les points importants, le nouveau produit de garantie appelé « Damane Relance hôtellerie ». Ce dernier est garanti par l’État à hauteur de 80% à 90% et pourrait être porté à 95% pour les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse 100 millions de dirhams.
Damane Relance hôtellerie : Cinq conditions d’accès
Cependant, pour pouvoir accéder au crédit, cinq conditions d’éligibilité doivent être remplies. L’entreprise doit tout d’abord être une société de droit privé marocain, et exploitant un établissement d’hébergement touristique classé, tel que défini par la loi 80-14 et ses textes d’application : hôtel, hôtel club, résidence hôtelière, maisons -d’hôtes, etc.
Deuxièmement, elle doit obtenir un ratio de « dettes bancaires /excédent brut d’exploitation » inférieur ou égal à 7. L’entreprise ne doit pas être en redressement ou liquidation judiciaire. Elle ne doit pas disposer de crédit bancaire déclassé en « compromis » à la date du 29 février 2020 et ne doit pas avoir versé de dividendes au cours de l’année 2020, rapporte le site le360.
Les crédits octroyés devraient être disponibles au plus tard le 31 décembre 2021 et remboursés sur une période n’excédant pas 10 ans, dont 2 ans de différés au maximum, après la période de tirage, souligne la même source. 20% du crédit doit être utilisé pour le règlement des salaires et charges sociales et 30% pour le règlement des fournisseurs (filiales et/ou maison-mère de l’entreprise bénéficiaire exclues). L’utilisation de ces fonds est interdite pour rembourser des créances actionnaires ou des comptes courants associés. Elle est également interdite pour effectuer des montages de haut de bilan (augmentation/réduction du capital, rachat de parts ou d’actions, etc.) et pour amortir le principal des crédits contractés auprès des banques.
Par ailleurs, le gouvernement prévoit également une indemnité forfaitaire de 2000 dirhams pour chaque salarié du secteur (hôteliers, transporteur touristique et voyagiste), à condition de maintenir 80% des salariés. Les guides touristiques bénéficieront également d’une aide de 2000 dirhams à condition de se conformer à la législation en vigueur.
Les restaurateurs, les promoteurs de l’animation et les loueurs de voitures écartés
Malgré la solidité de ces mesures, le nouveau contrat-programme a engendré quelques déceptions, notammentchez les sociétés d’animation, les restaurateurs classés et les loueurs de voitures. Le contrat-programme a limité l’indemnité de 2000 dirhams aux établissements d’hébergements classés, aux voyagistes, aux transporteurs et aux guides touristiques, rapporte le journal l’Économiste dans son numéro du lundi 10 août 2020. La même source indique que c’est le ministère des Finances qui aurait écarté les restaurateurs de cette indemnité dans la mesure ou leurs établissements ont repris leur activité il y a déjà quelques semaines.
La CNT est entrée en contact avec le ministère de Tourisme pour trouver une solution à cette catégorie. Othman Cherif Alaoui, président du Conseil régional de tourisme de Casablanca, affirme «qu’il faut penser en urgence à imaginer des avenants au contrat-programme pour les métiers qui sont incontournables dans la chaîne de valeur touristique». Il suggère à la CNT de créer rapidement un comité de suivi et de pilotage au niveau du privé pour défendre le secteur.
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