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Le bras de fer entre parents d’élèves et établissements privés se poursuit. Quelques semaines avant la déclaration de l’état d’urgence sanitaire au Maroc pour endiguer la pandémie du coronavirus, le ministère de l’Éducation avait décidé de fermer les écoles et les universités du pays et d’adopter la méthode de l’enseignement à distance. Cette stratégie, qui avait pour objectif de protéger les élèves comme le corps enseignant d’éventuelles contaminations, a fortement affecté les finances des écoles privées. En effet, certains parents dénonçant être insatisfait de la qualité de cette méthode d’enseignement ou encore être incapables de s’acquitter des frais de scolarité de leurs enfants à cause de l’impact économique de la pandémie, ont crée un grand fossé dans les caisses de ses établissements au point qu’ils sont aujourd’hui dans l’incapacité de payer leurs propres salariés (éducatrices, accompagnatrices, chauffeurs, cuisiniers…). Citant la Fédération marocaine de l’enseignement et de la formation privés (FMEFP),L’Économiste souligne «qu’environ 90% des parents refusent de s’acquitter de leur facture du mois de mai, et que certains réclament une réduction de 30% à 50% des frais, tandis que d’autres revendiquent une exonération totale».
La promesse d’Amzazi
Afin de mettre fin à cette problématique, Saïd Amzazi, ministre de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a tenu des réunions séparées avec les représentants de la FMEFP ainsi queceux de la Fédération nationale des associations des parents d’élèves du Maroc (FNAPEM). D’après la livraison de ce jeudi du journal Assabah, à la suite de ces entrevues, Amzazi s’est engagé à intervenir auprès du ministère de l’Économie, des Finances et de la Réforme administrative pour demander des subventions pour le personnel des écoles en difficulté, et ce à partir du Fonds spécial dédié à la gestion de la crise. La même source rapporte que le ministre a expliqué que cette démarche contribuera également à la réduction des frais de scolarité au profit des parents d’élèves.
Le scepticisme et les revendications des écoles privées
Réagissant à la solution proposée par le ministre de tutelle, Moulay Saïd Messaoudi, président de la FMEFP, assure que les patrons des établissements scolaires privés ne sont pas convaincus de la faisabilité de cette initiative. «La loi ne le permet pas, car seules les entreprises dont le chiffre d’affaires a été impacté ont droit à une subvention du fonds. Nous, ce n’est pas notre cas, puisqu’aucun parent n’a retiré son enfant de nos écoles. Notre problème est au niveau de l’encaissement», martèle Messaoudià L’Économiste. Pour survivre à cette crise, le journal indique que ces écoles n’ont d’autre choix que de «souscrire à un crédit sous la garantie Damane Oxygène, lancée dans le cadre des mesures décidées par le Comité de veille économique». Par ailleurs, ces derniers appellent le ministère de l’Éducation à«offrir aux établissements privés un statut particulier». «La nouvelle loi-cadre pour l’enseignement nous considère comme une composante essentielle du système de l’enseignement» et «nous positionne en tant que prestataires d’un service public, et également comme des espaces publics», soutient le président de la FMEFP.
Enfin, il est clair que la pandémie du coronavirus a révélé les lacunes dont souffre le système éducatif privé, mais elle a surtout mis l’accent sur la nécessité de la révision et de la réforme de ce secteur, qui se retrouve confronté à plusieurs défis l’éloignant son objectif premier : assurer une bonne formation aux apprenants.
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