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Coronavirus : Royal Air Maroc à bout de souffle

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Le projet de loi 20.30, présenté lundi au parlement, édicte des «mesures particulières aux contrats de transport aérien des passagers». Parmi ces mesures, l’exemption des compagnies aériennes, dont Royal Air Maroc (RAM), du remboursement des prestations annulées. La nécessité de cette démarche se fait ressentir puisque la compagnie marocaine a indiqué que ses pertes en chiffre d’affaires s’élèvent à 50 millions de dirhams par jour. Dans les conditions actuelles, la RAM se prépare à lever de la dette, avec la garantie de l’État.

Ravagés par le coronavirus, plusieurs pays ont mis en place des mesures de confinement afin de limiter les pertes humaines. Alors que les ménages sont obligés de rester chez eux pour ralentir la propagation de ce nouveau virus, les conséquences économiques sont de plus en plus préoccupantes. Secteur très touché par la pandémie, le transport aérien a enregistré d’immenses pertes.

La compagnie marocaine, Royal Air Maroc (RAM), n’est pas en reste. L’entreprise a annoncé que malgré les efforts fournis pour réduire l’impact de la crise économique actuelle, les pertes en chiffre d’affaires s’élèvent à 50 millions de dirhams par jour. 2M, qui cite Abdelhamid Addou, le président-directeur général de l’entreprise, a précisé que la RAM a perdu 60% de son trafic en mars et 100% en avril par rapport à l’année dernière. Cette chute intervient après une forte croissance à deux chiffres entre novembre 2019 et février 2020. Afin de retrouver un réseau comparable à 2019, la reprise se fera dans la durée, sur une période minimale de 36 mois, a ajouté la même source. «Cette reprise nécessitera un plan clair, basé sur les prévisions publiées par IATA ainsi que les cabinets de conseils mondiaux. Ceux-ci évaluent la demande sur les prochaines années sur la base d’hypothèses diverses, faute de visibilité concrète», a-t-il souligné dans une lettre adressée aux collaborateurs de la RAM.

Soutien aux compagnies aériennes

Ce lundi 11 mai, Nadia Fettah Alaoui, la ministre du Tourisme, de l’Artisanat, du Transport aérien et de l’Économie sociale, avait présenté le projet de loi 20.30 au Parlement. Ce texte, qui vise à limiter la cessation d’activités économiques et à éviter le risque de défaillance, a été adopté fin avril par le gouvernement. Parmi les démarches édictées par cette législation existent des «mesures particulières aux contrats de transport aérien des passagers». La mesure phare est celle qui permet aux prestataires qui offrent des services de transport aérien de voyageurs de «rembourser leurs clients via une reconnaissance de dette, offrant un service similaire ou équivalent, sans aucune augmentation de tarif et ceci en vue de limiter l’arrêt de l’activité économique et son impact sur les postes de travail en diminuant la pression sur la trésorerie des prestataires». Selon Bladi.net, «l’objectif est de sauver les opérateurs touristiques et compagnies aériennes de la faillite, en leur permettant de proposer une prestation équivalente, en lieu et place d’un remboursement».

La RAM lèvera de la dette avec la garantie de l’État

Outre le projet de loi 20.30, le Maroc dispose d’un autre plan pour redémarrer le secteur. La situation étant sans précédent, les compagnies aériennes devront bénéficier de l’accompagnement financier et du soutien des États dont elles dépendent. Les pays ont été appelés à mettre en place, à titre individuel et en urgence, des mesures pour l’accompagnement financier direct du secteur, à travers des prêts et des garanties de prêts, un allègement des impôts et une réduction des charges.

Ainsi, «à l’instar de beaucoup de compagnies aériennes, nous pourrons lever de la dette garantie par l’État, pour faire face aux engagements du mois de juin», a annoncé le PDG de la RAM dans la même correspondance. Ce dernier a également annoncé la mise en place d’un plan d’austérité drastique, a rapporté Médias24. Ce plan, qui vise à garantir la pérennité des emplois sur le court terme, prévoit «des sacrifices importants, et réduire la voilure de manière drastique». «Nous devons aussi changer notre manière de travailler et revoir nos coûts et nos charges fixes de manière forte et pérenne, afin d’être plus compétitif et plus agile. Cette reprise nécessitera un plan clair», a souligné Addou. Et d’ajouter que «les discussions sont en cours avec l’État, depuis le début de la crise. Nous travaillons étroitement avec plusieurs membres du gouvernement, afin de préparer une ébauche de plan de reprise à même de garantir la pérennité de notre entreprise à long terme».

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